« Toutes les générations me diront bienheureuse » ! (Lc 1, 48b), exhortation du père provincial, Août 202

 À l’orée du mois marial avec la solennité de l’Assomption et de l’annonce d’une année mariale par Monseigneur Benjamin NDIAYE, archevêque de Dakar, j’éprouve une immense joie de méditer sur un aspect du mystère marial. Beaucoup de chrétiens et des catholiques avec, se posent des questions sur la Vierge Marie. Par quels textes bibliques la connait-on ? Pourquoi affirme-t-on qu’elle est la Mère de Dieu ? Qu’est-ce que l’Assomption ? Si elle est l’Immaculée conception, est-elle comme toutes les femmes ?

Quelle belle occasion de méditer sur la Vie de la Vierge Marie à partir des Ecritures, notamment dans les évangiles (cf ; Lc chap. 1 & 2) !  Chez saint Jean, la Vierge apparait au premier signe à Cana et au dernier signe sur la Croix, mort et résurrection du Christ. On dirait que la Vierge encadre le Ministère de Jésus du début jusqu’à la fin. Chez saint Paul, nous retrouvons cette belle affirmation : «  …il est né d’une femme ». Marie n’est pas nommée, mais tous les chrétiens savent de qui parle l’apôtre. Donc, Jésus, comme chacun de nous, est né d’une femme. Le mystère  de Marie est au service de l’affirmation de l’humanité de Jésus. Il est Dieu, mais aussi homme !

Il est important de  noter que la  question de la juste place à reconnaître à la mère de Jésus a beaucoup divisé les chrétiens. C’est en effet un des lieux de discorde entre protestants et catholiques. Ce n’est pas notre projet de faire ici le point sur les différentes facettes de cette controverse : justesse de la piété mariale dans la vie chrétienne, coopération de Marie au salut, virginité perpétuelle de Marie, dogme de l’Immaculée Conception et de l’Assomption. Je suis d’accord que nous pouvons aller au Christ sans passer par Marie, mais une chose est sûre, pour venir à nous, Dieu est passé par Marie, la fille de Sion. Bref, retenons que, Conçue sans péché, Marie est une jeune fille pieuse d’Israël que Dieu a préparée pour être la mère de son Fils. Marie est aussi la mère de l’Église et notre mère. Elle nous conduit à Jésus. Nous pouvons l’imiter et la prier en particulier par le chapelet. Elle  est une jeune fille juive fidèle au Dieu d’Israël qu’elle connaît à travers les Écritures. Elle attend la venue du Messie qui va sauver le peuple. Dieu a préparé Marie à être la mère du Sauveur : dès sa conception, il l’a préservée de la tâche du péché originel. Elle est l’Immaculée Conception. Toute sa vie, elle accomplit la volonté de Dieu, sans commettre de péché. Marie est la nouvelle Ève. Dans la Genèse, par sa désobéissance, Ève avait fait entrer le péché et la mort dans le monde. Marie, en faisant la volonté de Dieu, accueille Jésus qui va sauver tous les hommes.

Chez la Vierge Marie, l’intuition féminine naturelle est exaltée par son union très particulière avec Dieu dans la prière. C’est pourquoi, en lisant l’Evangile, nous remarquons qu’elle semble quelquefois disparaître, pour ensuite réapparaitre  dans les moments cruciaux: Marie est ouverte à  la voix de Dieu qui guide son cœur, qui guide ses pas là où il y a besoin de sa présence. Une présence silencieuse de mère et de disciple. Marie est présente parce qu’elle est Mère, mais elle est également présente parce qu’elle est, « la première disciple », celle qui a le mieux appris les choses de Jésus. Marie ne dit jamais: « Venez, je résoudrai les choses». Mais elle dit: «Faites ce qu’Il vous dira», toujours en indiquant Jésus du doigt. Cette attitude est typique du disciple, et elle est « la première disciple » : elle prie comme Mère et elle prie comme disciple. Elle est non pas seulement « intermédiaire entre nous et son fils » ou « l’échelle » comme le dit saint Bernard, mais elle est aussi « notre compagnon  » sur le chemin de la foi.

« Quant à Marie, elle conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son cœur» (Lc 2,19). C’est ainsi que l’évangéliste Luc décrit la Mère du Seigneur dans l’Evangile de l’enfance. Tout ce qui arrive autour d’elle finit par avoir un reflet au plus profond de son cœur: les jours pleins de joie, comme les moments les plus sombres, quand elle a aussi du mal à comprendre par quelles voies doit passer la Rédemption. Tout finit dans son cœur pour être passé au crible de la prière et être transfiguré par celle-ci. Qu’il s’agisse des dons des Rois mages ou bien de la fuite en Egypte, jusqu’à ce terrible vendredi de la passion, la Mère conserve tout et porte tout dans son dialogue avec Dieu. Certains ont comparé le cœur de Marie à une perle d’une splendeur incomparable, formée et polie par l’accueil patient de la volonté de Dieu à travers les mystères de Jésus médités en prière.

Comme il serait beau que nous puissions, nous aussi, ressembler un peu à notre Mère! Avec le cœur ouvert à la parole de Dieu, avec le cœur silencieux, avec le cœur obéissant, avec le cœur qui sait recevoir la Parole de Dieu et qui la laisse grandir comme une semence pour le  bien de l’Église.

O Mère, «…aiguise en nous la faim de l’eucharistie, le pain de la route, le pain de la vie. En toi, Marie, l’Esprit-Saint accomplit des merveilles : par sa puissance, il t’a placée auprès du Père, dans la gloire de ton Fils. Regarde avec tendresse les misères de nos corps et de nos cœurs. Brille pour nous tous, comme une douce lumière… Alors nous pourrons, dès ici-bas, commencer la joie du Royaume et chanter avec toi, le Magnificat ! »

P. Christian D. EHEMBA

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on email
Email
Share on whatsapp
WhatsApp

Présentation du Seigneur au temple (Journée de la vie consacrée).

Rencontre de l’assistant chargé du Ministère avec les collaborateurs de nos institutions éducatives et sociales, zone Dakar.

Conseil des Supérieur Majeurs de l’Ordre à Manille (Philippines).

11e anniversaire de l’érection canonique des Écoles Pies de l’Afrique de l’Ouest.

Mercredi des Cendres (Début du Temps de Carême).