Tous frères et sœurs !

Chers amis, notre monde qui est si connecté est malheureusement très divisé. Dans chaque continent, chaque pays, région du monde, nous portons la blessure douloureuse de nos divisions: blancs et noirs ; campagnards et citadins, étrangers et autochtones,… Ainsi nous portons des clichés assombris, ternis par les cicatrices de nos luttes fratricides. Cet imaginaire traumatisé, nous accompagne comme l’ombre de nous-mêmes.

Alors si nous n’y prenons pas garde, « la morsure venimeuse » finira par remporter la victoire. Nous marcherons dans notre pèlerinage terrestre comme des « cadavres embuants ». Nous contribuerons à faire grandir une culture de zombies, perpétuant « la culture halloweenienne » qui se métastase un peu partout à travers le monde. Que faudrait-il faire pour ne plus transmettre « cet ADN de la mort » aux générations futures ?

Il nous faut redécouvrir la valeur de la rencontre et surtout du dialogue. Pour dialoguer, il faut être tout à tous. C’est ainsi que se construit la paix : par l’humilité, en cherchant toujours à voir l’image de Dieu dans l’autre. S’humilier, c’est toujours bâtir un pont. Et « c’est cela, être chrétien : bâtir des ponts avec les autres, jamais des murs » nous dit le Pape François. Mais pour y arriver, il faut avaler des couleuvres ; c’est comme cela que l’on construit la paix. Ce qui serait pire serait de s’isoler dans le jus amer du ressentiment et de la nostalgie du passé. Le cœur peut devenir comme Berlin, le mur de la honte en Israël, celui de Trump,… dressé contre les autres . Les idéologies forment la plus grande muraille.Et quand les murs se dressent, la réconciliation est très difficile car ils favorisent le ressentiment et la haine.

C’est ici l’occasion de dire aux époux, il est normal de se disputer ; on se dispute dans un couple, avec nos enfants. Monsieur Émile Diouf me disait avec un sourire aux lèvres: « le mariage est le seul champ de combat où les belligérants dorment ensemble ». Mais ne finissez jamais une journée sans faire la paix, sans dialoguer, parfois simplement avec un geste,  un sourire, ou un simple geste en se disant “à demain”! Le Père Henri Caffarel, apôtre de la famille, fondateur des Équipes Notre Dame, conseille de ne pas dormir sans demander pardon à son conjoint en cas de conflit.

Oui chers amis, « sans une ouverture au Père de tous, il n’y aurait pas de raisons solides et stables à l’appel à la Fraternité». (Fratelli tutti 272)

P. Christian Djinamoto EHEMBA, Sch.P.